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Yoga tibétain Kum Nyé: Présentation générale

Yoga tibétain Kum Nyé: Présentation générale
16 juin 2024 Sandy

Kum Nyé

Un yoga tibétain

 

 

Article publié dans “Infos yoga” en décembre 2022

Rédigé par Sandy Hinzelin

 

1. Cultiver les sensations et ressentis

2. Simplicité des mouvements

3. Posture assise

4.Le massage interne nourrit la présence

 

La pratique du yoga Kum Nyé transmis par Tarthang Tulku est une pratique médico-spirituelle qui s’inscrit dans la tradition du bouddhisme tibétain. Les mouvements proposés s’enracinent à la fois dans la médecine tibétaine et la théorie bouddhique de la nature de la conscience. Cependant, l’ensemble est présenté principalement du point de vue expérientiel – la terminologie utilisée est surtout reliée à ce qui se passe dans le corps. 

Tarthang Tulku a été initié par son père qui était lama et médecin, et suite à son arrivée en Occident dans les années 70, il a adapté ce qu’il avait reçu pour que son public puisse l’assimiler, et que les enseignements ne restent pas seulement sur le plan mental. En effet, lorsque Tarthang Tulku a commencé à enseigner en Californie, ses étudiants manifestaient beaucoup d’intérêt pour la spiritualité et s’interrogeaient sur la méditation, le karma, la conscience, la présence, la réincarnation… Or il lui a semblé que ses étudiants ne savaient pas se relier à leur propre corps, ce qui rendait difficile la compréhension intime des instructions proposées.

Cet article a pour but de présenter quelques caractéristiques de Kum Nyé qui rendent possible l’ouverture et l’approfondissement de l’expérience.

 

1. Cultiver les sensations et ressentis

 

La priorité dans Kum Nyé est d’enrichir notre expérience par les sensations et les ressentis. En effet, ce qui caractérise l’état ordinaire de la conscience est d’être presque exclusivement dans le mental, et la majorité de nos problèmes viennent de là. Or quand on observe bien, une telle attitude traduit un manque de richesse au niveau de l’expérience intérieure. Donc si nous souhaitons une certaine pacification mentale qui soit naturelle, sans efforts, il est nécessaire de cultiver les sensations et les ressentis.

2.Simplicité des mouvements

 

Afin de pouvoir explorer les différentes couches de notre expérience, d’aller du plus grossier au plus subtil en toute sécurité, Kum Nyé propose des mouvements très simples, à effectuer dans la lenteur.

La simplicité et la douceur de cette pratique permettent aussi de la rendre accessible à des personnes de tout âge, sans prédisposition physique particulière. Il n’est pas nécessaire d’être absolument souple ou d’être un athlète. De plus, même si certains mouvements ne peuvent pas être effectués, il est toujours possible de « faire quelque chose » puisque l’essentiel de la pratique est de ressentir ce qui se passe en nous. La posture physique est plus un prétexte pour approfondir notre perception qu’une fin en soi. 

3.Posture assise

 

Lors d’une séance, la posture assise est régulièrement adoptée – la plupart du temps on commence dans cette posture et on y revient après avoir effectué un mouvement. L’assise est en effet le moment idéal pour ressentir les effets induits par le mouvement ou encore l’exercice de respiration proposé. Au début, les sessions ne sont pas très longues car les distractions mentales font vite leur apparition. Mais au fur et à mesure que la conscience corporelle s’ouvre, la méditation assise s’allonge et s’enrichit. De nouvelles couches font surface, des réorganisations internes s’opèrent d’elles-mêmes, les trésors de notre être se montrent.

4.Le massage interne nourrit la présence

 

L’activation des ressentis nous donne l’impression à un certain stade qu’il y a un comme un massage interne qui est à l’œuvre. Cela renvoie au terme tibétain « nyé », qui peut être traduit par massage. D’ailleurs, il existe certaines pratiques de massages externes qui s’appellent également Ku(m) Nyé. Mais ici ce sont les mouvements et la méditation qui permettent le massage, et non pas le toucher d’une autre personne.

Ce massage interne est ce qui permet l’approfondissement et l’élargissement de la présence, « Kum » en tibétain. Il existe deux termes pour désigner le corps dans cette langue : « lus » et « sku » (translittération wylie). « Lus » renvoie au corps physique, et « sku » renvoie au « corps espace ». Ainsi le nyé, le massage des ressentis, permet d’appréhender différemment son corps. On ressent davantage le corps espace que le corps physique.